Dans quelques jours, ce sera la parade dans les rues. Les enfants, peu importe le temps automnal, se pavaneront avec leurs plus beaux costumes pour remplir leurs sacs de bonbons. Ce sera la fête, ce sera Halloween ! Avant de déguster leurs provisions gagnées en marchant de nombreux pas souvent dans la noirceur et dans le froid, ils auront vu les décorations… Et c’est justement de ces décorations dont je veux vous parler.
En 1980, la tendance était aux citrouilles et aux sorcières. Les temps ont bien changé. Depuis le début du mois d’octobre, ce sont des cimetières, des morts-vivants et même des pendus qu’on peut observer. Elle est très contrastante cette capacité à exhiber la mort devant nos maisons alors qu’aborder la mort avec les enfants demeure un malaise pour la majorité des adultes. Alors mettez-vous à la place des enfants; on évite de leur parler de la mort de grand-maman mais on leur demande de nous aider à placer les pierres tombales et les corps ensanglantés dès que l’automne offre une belle journée ensoleillée. Ont-ils des questions? Sans doute. Oseront-ils les poser? On peut en douter si le sujet a été tabou suite à la mort d’un être cher ou à une question posée à la volée.
Alors que faire?
Nul besoin de vous faire rembourser vos décorations. Si vous les avez achetées c’est que vous les aimez! Faites-vous plaisir mais svp osez… Osez aborder le sujet de la mort dans votre maison avant de l’exposer à tout votre quartier. Demandez à vos enfants si certaines décorations leur font peur, s’ils ont des questions… Osez leur demander ce qu’ils pensent de la mort, annoncez-leur qu’ils vont en voir de toutes les couleurs et que si certaines sont difficiles pour eux de ne pas hésiter à vous en parler… Vous pourrez alors recadrer ce qu’est la mort et éviter que leurs réflexions terrifiantes surgissent le soir fatidique. Et si votre enfant est endeuillé, dites-lui que c’est possible que la vue d’un cimetière animé ou d’un mort démembré le choque et que ce n’est pas grave et normal aussi que ça ne lui fasse rien. En parler ne fera pas de mal mais ne pas en parler peut le laisser dans la confusion, la peur, le dégoût et peut faire en sorte que ce qui devrait être une fête lui laisse un goût amer. Une petite discussion toute simple peut faire toute la différence. Joyeux Halloween !
Josée Masson, ambassadrice de la Corporation des thanatologues du Québec